Présentation
Présidée par S. Exc. Mgr Jean-Louis Bruguès, o.p., archevêque, évêque, émérite d’Angers, Bibliothécaire et Archiviste de la Sainte Eglise romaine,
l’association L’Art sacré 2, qui a pour objectif de mieux sensibiliser les publics à la valeur artistique et symbolique de l’art sacré sous ses deux formes contemporaine et patrimoniale, a souhaité se rattacher intellectuellement à la Province dominicaine de France, dont les RR. PP. Couturier, o.p., et Régamey, o.p., ont animé avec succès de 1935 à 1969 la célèbre revue L’Art sacré.
L’association vise essentiellement à l’encouragement de la promotion de l’art sacré et de la création artistique, à soutenir les initiatives relatives à la valorisation du patrimoine religieux, ainsi qu’à l’établissement d’échanges avec les artistes.
Cette valorisation est mise en œuvre par l’intermédiaire de conférences, publications, concerts, colloques, enseignements, visites, etc,
organisés auprès de tous les publics. Avec le soutien de l’association de La Sauvegarde de l’Art français reconnue d’utilité publique,
l’association s’attache aussi à la conservation du patrimoine architectural et mobilier des édifices et monuments religieux.
Présidée par S. Exc. Mgr Jean-Louis Bruguès, o.p., archevêque, évêque, émérite d’Angers, Bibliothécaire et Archiviste de la
Sainte Eglise romaine,
l’association L’Art sacré 2, qui a pour objectif de mieux sensibiliser les publics à la valeur artistique et symbolique de l’art sacré sous ses deux formes contemporaine et patrimoniale, a souhaité se rattacher intellectuellement à la Province dominicaine de France, dont les RR. PP. Couturier, o.p., et Régamey, o.p., ont animé avec succès de 1935 à 1969 la célèbre revue L’Art sacré.
L'Art sacré 2 par Mgr Bruguès, o.p
Présentation du Père Laurent Lemoine
« Je préfère des génies sans foi que des chrétiens sans talent. »
(Marie-Alain Couturier, o.p.)
Une telle déclaration avait le mérite de la radicalité ! Elle vaut toujours en 2016 comme dans sa prime jeunesse. Elle est, bien sûr, excessive, mais tellement significative car le défi réside plus que jamais dans cette audace.
Le religieux qui fait retour, paraît-il, pour certain, aujourd’hui, se fait une gloire d’être hors sol, hors culture, sans culture, sans racine, donc pas si radical que cela, pour mieux abuser dans un si pitoyable trompe-l’oeil, « les idiots utiles » ou, plus simplement, les naïfs authentiques qui aimeraient tant croire en quelque chose ou quelqu’un de pertinent car tous les idéaux et supports d’autrefois se sont dérobés sous nos pieds, lorsque nous avons vidé le ciel.
La politique désenchante. La religion désenchante. Les médias nous l’assurent tous les jours, comme ils nous assurent le retour, non seulement du religieux confondu avec l’irrationnel fanatique, mais aussi et surtout le retour des anciens spectres de l’ordre théologico-politique.
Plus que jamais, comme le disait Dostoïevski, et comme le montrait Fra Angelico, «la beauté sauvera le monde», celle des patrimoines comme celle des vies et visages que L’Art sacré 2 voudrait envisager : donner accès à la culture dans la double et conjointe dimension de protection et de promotion et, ainsi, donner accès à la culture comme antichambre et épiphanie du divin qui en elle prend chair.
Ré-enchanter serait tâche impossible? Oui, sûrement, comme gouverner, éduquer, ou psychanalyser! Raison de plus pour ne rien lâcher car baisser les bras à l’heure de transmettre le meilleur et le pire des démissions. Baisser les bras à l’heure des caricatures du religieux et la pire couardise que nous pourrions produire pour répondre au monstre dévisagé et dévisageant qui étouffe un peu partout dans le monde les rires de l’enfance.
Patiemment, modestement, L’Art sacré 2 voulait envisager, doté d’une clarté nouvelle, le visage de la Vierge et de l’enfant que la lumière de l’Incarnation délicatement chatoie. Si seulement nous pouvions faire apparaître de belle et nouvelle manière la mesure dans mesure de la tendresse que Marie et Jésus échangeaient.
Pas d’idéologie, pas de conquête, et aucune assurance de résultat car heureusement et gracieusement pas d’évaluation si ce n’est celle qui vient toucher ou piquer les cœurs de la componction qui les brise. Pas de codes préétablis non plus pour miser sur l’initiative, celle qui vient de l’homme agissant de cette liberté issue de Dieu car l’Eternel n’a pas besoin de clones, car Dieu croit en l’homme en qui Il a placé Ses capacités: point de marionnettes, mais des femmes et des hommes capables du Beau mis au service du peuple qui à travers lui forge et reforge sans cesse son histoire et le témoignage de son génie.
Père Laurent Lemoine, vice-président

L’Art sacré 2, le cadeau d’anniversaire des dominicains
Pourquoi 2 ? En référence avec la célèbre revue L’Art sacré, animée par les pères dominicains Couturiers et Régamey, laquelle, jusqu’en 1969, ouvrit le débat sur le rapport entre art et religion. Pour le moment, l’art sacré II ne prévoit pas d’éditer de revue, mais se constitue en association promouvant les artistes chrétiens contemporains et défendant le patrimoine de l’Église. Les fondateurs sont Mgr Jean-Louis Bruguès, dominicain, bibliothécaire et archiviste du Vatican, et le Père Laurent Lemoine, vice-président de l’association, promoteur provincial du VIIIe centenaire de l’Ordre des Prêcheurs en 2015.
Il y a une grande demande !
Jacques Charles-Gaffiot, secrétaire général de l’association, constate qu’il y a une grande attente parmi les chrétiens : « À peine L’art sacré II était-il fondé que nous avons reçu des demandes pour accompagner un artiste sculpteur, pour refaire le chœur d’une église dans un couvent (…) » Il faut éviter que les chrétiens tombent dans le piège de la « muséification » de l’art, explique le secrétaire de l’association. L’art chrétien n’existe pas juste pour « décorer », il a un sens, il faut des « œuvres qui prêchent ». Et qui, mieux que l’Ordre des prêcheurs, pour répondre à cette exigence ?
Un art spécifiquement chrétien
Jacques Charles-Gaffiot, historien d’art et commissaire d’exposition, précise : « L’art chrétien a un sens, il faut qu’il soit compris », un postulat qui l’éloigne des diverses formes d’art « élitistes », contemporaines ou anciennes. Il s’insurge contre l’explication trop facile de l’utilisation des peintures et des vitraux pour « enseigner le catéchisme aux analphabètes » : l’image permet de représenter des vérités parfois difficiles à mettre en mots. L’art des icônes en est un bon exemple, avec ses règles et sa fonction, à savoir rendre gloire à Dieu à travers la peinture.
Ressusciter « L’Art sacré »
L’idée de faire renaître la revue « L’Art sacré » habite les fondateurs, mais c’est un rêve encore lointain. « On avance de façon expérimentale, petit à petit », reconnaît Monsieur Gaffiot. Mais les Dominicains ont bien le temps de voir revenir cette publication si symbolique de leur vocation spécifique : ils ont 800 ans, et probablement de belles années devant eux !
Sylvain Dorient, 30 mars 2016, journaliste, auteur et scénariste
Des dominicains au secours de L’Art sacré
Face à « l’effondrement de la culture chrétienne »
l’association L’Art sacré 2 veut défendre le patrimoine religieux
tout en encourageant la création contemporaine.
Au mitan du XXe siècle, L’Art sacré, la revue dominicaine animée par les P. Couturiers et Régamey, fit souffler sur les relations de l’Église avec les artistes un grand vent de modernité. L’église du plateau d’Assy et celle d’Audincourt, dessinées par Maurice Novarina et décorées par Fernand Léger et bien d’autres artistes, la chapelle de Vence ornée par Matisse, en portent l’éclatant témoignage.
L’aventure s’arrêta au lendemain du concile Vatican II, après plus de trois décennies d’engagements et de vifs débats avec les communautés chrétiennes parfois déboussolées par les propositions novatrices des artistes.
De 1978 à 2007, de nouvelles Chroniques d’art sacré, animées par le Comité national d’art sacré au sein du Centre national de la pastorale liturgique ont pris le relais, soutenant notamment les commandes d’œuvres contemporaines dans les églises de France. Puis, ces chroniques se sont muées en une revue en ligne narthex.fr regroupant des articles d’actualité et des blogs sur l’art sacré, au sein du portail liturgique du Service nationale de la pastorale liturgique et sacramentelle.
Une nouvelle étape
Aujourd’hui, des dominicains souhaitent apporter une nouvelle pierre à cet édifice. Mgr Jean-Louis Bruguès, dominicain, bibliothécaire et archiviste du Vatican, a annoncé le 14 mars à Paris la création d’une association « L’Art sacré 2 » pour « mieux sensibiliser le public à la valeur artistique et symbolique de l’art sacré sous ses deux formes contemporaine et patrimoniale ». Ses actions pourront prendre la forme « de conférences, de publications, de concerts, d’enseignements, de visites etc. »
Le contexte a en effet radicalement changé en quelques décennies. « Aujourd’hui, on assiste à un effondrement de la culture chrétienne qui n’est plus comprise. Or cette culture permet précisément de faire le lien entre le religieux et la société. Il est donc essentiel de la valoriser », souligne Le P. Laurent Lemoine, vice-président de l’association, promoteur provincial du VIIIe centenaire de l’Ordre des Prêcheurs en 2015.
« Le sort, par exemple, d’un grand nombre d’églises en France est très compromis, mais l’on observe que dès que l’on arrive à sensibiliser les populations et les élus à la qualité de ce patrimoine, souvent il peut être sauvé », renchérit Jacques Charles-Gaffiot, secrétaire général de l’association.
En lien La Sauvegarde de l’Art français, qui a hébergé sa première conférence de presse, « L’Art sacré 2 » entend ainsi se mobiliser pour la sauvegarde des édifices et monuments religieux. Les 16 et 17 juillet prochains, l’association organisera à Marcilhac-sur-Celé, en présence de Mgr Laurent Camiade, évêque de Cahors, un colloque sur ce thème : « Les églises, écoles de la foi ou chefs-d’œuvre en péril ? ». Le choix de cette abbaye n’est pas anodin puisque c’est grâce à la mobilisation de son curé, le P. Guillaume Soury-Lavergne et de la population que des travaux vont enfin être engagés pour rénover ce joyau de l’art roman.
Quant à la création contemporaine dans les églises, l’association entend l’encourager auprès des équipes locales, en favorisant le dialogue avec les artistes. Elle profitera notamment de la Foire internationale d’art contemporain (Fiac) à l’automne pour proposer une exposition d’art sacré à Paris. Pour l’instant, L’Art sacré 2 ne dispose que de moyens modestes. Le député Philippe Lefebvre lui a donné une partie de sa réserve parlementaire.
La Mutuelle saint-Christophe serait prête aussi à jouer les mécènes. Elle cherche d’autres soutiens (1). « À terme, bien sûr, nous aimerions relancer aussi une revue », confie Mgr Bruguès.
Sabine Gignoux, le 15/03/2016
(1) S’adresser au R.P. Laurent Lemoine, couvent saint-jacques, 20 rue des tanneries, 75013 Paris.
De 2009 à 2014, une autre revue Arts Sacrés lancée par le frère bénédictin, Philippe Markiewicz, avec le concours des éditions Faton, a publié une trentaine de numéros, faisant notamment dialoguer les arts sacrés de différentes religions.